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Le Seigneur

Le système de colonisation que la France utilisa pour développer le Canada était basé sur le vieux système féodal qui était alors utilisé presque partout en Europe.

Cependant, pour coloniser un pays neuf, ce système fut grandement modifié. Le pays fut divisé en seigneuries.


Ces fiefs ou seigneuries étaient en général de grandes étendues de terres, environ une ou deux lieues de front sur deux ou trois de profondeur (une lieue = 84 arpents, un arpent = 180 pieds français ou 192 pieds anglais). Elles étaient accordées à un militaire ou un personnage civil important de la Colonie à la condition «d'en défricher les terres et les mettre en valeur et qu'autrement elles seraient nulles».


Le seigneur n'était donc pas propriétaire des terres. Il était un agent du Roi qui devait voir au peuplement et au défrichage du pays. Il avait des obligations et des prérogatives. Il devait faire Acte de Foi et Hommage au Roi. Cette cérémonie avait lieu devant le gouverneur, au Château Saint-Louis, à Québec. Par cet acte, il se reconnaissait comme étant vassal du Roi.

Seigneurs de Neuville

Le 15 décembre 1653, Jean de Lauzon, conseiller ordinaire du Roi en son conseil d'État, gouverneur et lieutenant-gouverneur pour sa Majesté en la Nouvelle-France, du fleuve Saint-Laurent, concédait la seigneurie de Dombourg ou de la Pointe-aux-Trembles à Jean Bourdon qui l'accepte au nom de son fils Jean-François.


Jean Bourdon (1601-1668), seigneur de 1653 à 1663

Il est originaire de Rouen en Normandie et arrive à Québec en 1634 comme ingénieur du gouverneur. C'est un personnage très important à Québec. Il est seigneur, ingénieur-arpenteur, cartographe, commerçant, procureur-syndic de la Ville de Québec, commis général de la communauté des Habitants, explorateur et procureur du Roi au Conseil souverain.


Jean-François Bourdon Dombourg (1647-1690), seigneur de 1663 à 1680

Fils de Jean Bourdon, il développera la seigneurie et y amènera les premiers censitaires vers les années 1666-1667. Il embrassa la carrière de navigateur. Il fit plusieurs fois la navette entre le Canada et la France comme capitaine de navire de commerce.


Nicolas Dupont de Neuville (1632-1716), seigneur de 1680 à 1716

Par acte du 12 novembre 1680, Jean-François Bourdon, sieur de Dombourg, vend sa seigneurie à Nicolas Dupont, sieur de Neuville, conseiller au Conseil souverain de ce pays. Il était en Nouvelle-France dès 1652 et s'occupait de commerce. Il fut anobli par lettre patente du roi Louis XIV le 30 avril 1669. Il fut l'un des rares hommes en qui Frontenac avait mis sa confiance.


Nicolas Renaud d'Avesnes Desmeloises (1696-1743), seigneur de 1716 à 1743

Le seul héritier apte à succéder à Nicolas Dupont de Neuville comme seigneur de Neuville est Nicolas d'Avesnes Desmeloises, son petit-fils, parce qu'il est le seul enfant mâle survivant de sa fille, Françoise-Thérèse Dupont Desmeloises. La famille Desmeloises était une famille de militaires. Nicolas Renaud d'Avesnes Desmeloises était aussi officier dans les troupes de la marine. Il avait épousé en 1722 Angélique Chartier de Lotbinière, veuve de Jean-François Martin de Lino. Ce mariage lui ouvrait les portes de l'élite de la colonie.


Angélique Chartier de Lotbinière Desmeloises, seigneur de 1743 à 1757

Elle hérita de la seigneurie de son mari Nicolas Renaud d'Avesnes Desmeloises.


Nicolas Renaud d'Avesnes Desmeloises II (1729-1803), seigneur de 1757 à 1765

Il acquit les parts de ses frères et soeurs et devint le seul propriétaire de la seigneurie de Neuville. C'était un officier très courageux qui fut blessé à la bataille de Sainte-Foy de 1760. En 1765, le seigneur Nicolas Renaud d'Avesnes Desmeloises reçut la permission du gouvernement anglais de venir à Québec pour disposer de ses biens.


Joseph Brassard Deschenaux (1722-1793), seigneur de 1765 à 1793

Il acheta la seigneurie pour la somme de 45 000 l. Il avait été le secrétaire de Bigot.


Charles-Joseph Brassard Deschenaux, prêtre (1753-1832), seigneur de 1793-1832

À titre d'aîné, Charles-Joseph devint seigneur de Neuville; il était curé de l'Ancienne-Lorette. Il fut seigneur de Neuville jusqu'à sa mort. Il laissa les cinq sixièmes de la seigneurie à sa nièce Adélaïde Gamelin Launière, femme d'Édouard Larue. Ce dernier dut racheter le sixième de la seigneurie manquant afin de jouir du privilège de seigneur de Neuville.


Édouard Larue (1793-1847), seigneur de 1832 à 1847

Édouard Larue, originaire de Neuville, était le fils du notaire F.-X. Larue et de Marie-Madeleine Hains qui habitaient la terre no 33 du cadastre officiel. En 1833, il acheta la terre marquée F-34 au terrier de Neuville de 1835, où il fit construire le magnifique manoir seigneurial Larue. Édouard décéda le 25 février 1847 ; quant à sa femme, elle décéda la même année. Dans son testament fait en 1838, celle-ci cédait tous ses biens à ses trois fils, Wilbrod, Charles et Eugène.


Le régime seigneurial s'est terminé en 1854 à Neuville alors qu'une loi l'a aboli en 1859 pour l'ensemble du Québec.

 

Source : Neuville 1667-2000, 333 années d'histoire, pages 20 à 27, Marc Rouleau, Rémi Morissette, Société d'histoire de Neuville.

 

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